Le Prêt In Fine Expliqué : une option financière à envisager

Le Prêt In Fine Expliqué : une option financière à envisager

Semblant provenir tout droit des temps anciens , le prêt In Fine, mot latin signifiant « au terme », demeure un produit financier qui fait tourner bien des têtes, surtout auprès des investisseurs spécifiques. Cependant, pour le grand public, ce concept reste encore trop souvent méconnu. Lorsqu’on évoque la notion de crédit, on a automatiquement en tête le modèle plus commun du prêt amortissable. Mais qu’est-ce qui distingue réellement le prêt In Fine de son homologue classique ? C’est là toute la problématique à laquelle ce texte entend répondre en mettant en exergue le fonctionnement, les avantages, les inconvénients ainsi qu’un exemple pratique pour illustrer cette option financière pourtant attractive.

Qu’est-ce que le prêt In Fine ?

Le prêt In Fine est un dispositif de crédit très spécifique. Concrètement, l’emprunteur ne s’acquitte que des intérêts pendant toute la durée de vie du prêt. Le capital, lui, n’est restitué qu’à la fin du contrat. Cela peut sembler étonnant comparativement aux prêts classiques amortissables pour lesquels les paiements incluent à la fois l’intérêt et une part du principal.

Ce type de prêt est essentiellement mobilisé par les investisseurs dans l’immobilier locatif. Ce choix n’est pas fortuit : grâce à cette formule, l’emprunteur peut profiter pleinement des revenus locatifs de son investissement tout en laissant le capital du prêt intact.

Le fonctionnement du prêt In Fine

La mécanique du prêt In Fine est assez simple. Tout au long de la période du prêt, les mensualités restent constantes car l’emprunteur ne rembourse que les intérêts sur le montant initial du prêt. Quant au capital, il n’est remboursé qu’à la fin du prêt. D’où l’appellation « in fine » qui signifie « à la fin » en latin. Cela diffère notablement d’un prêt amortissable où le montant du capital diminue progressivement tout au long de la durée du prêt.

A noter, les prêts In Fine sont particulièrement adaptés aux investisseurs immobiliers locatifs ainsi qu’aux contribuables ayant un taux d’imposition élevé du fait de leur capacité à amplifier les bénéfices de la structure fiscale associée à ce type de prêt.

Les avantages du prêt In Fine

D’abord, les intérêts du prêt In Fine sont généralement déductibles des impôts sur le revenu. Cela peut significativement réduire la charge fiscale de l’emprunteur si toutefois il respecte les dispositions de la loi.

Deuxièmement, puisque les remboursements mensuels ne sont constitués que des intérêts, ils sont généralement moins élevés que les mensualités d’un prêt amortissable classique. Ce qui permet à l’emprunteur de dégager plus de liquidités pour sa gestion financière courante.

Enfin, le prêt In Fine offre à l’emprunteur la possibilité de constituer une épargne tout au long du prêt. Cette épargne peut être utilisée pour rembourser le capital lorsque le prêt arrive à maturité. C’est là un attribut qui fait du prêt In Fine un outil de planification financière à la fois flexible et efficace.

Les risques et les inconvénients associés au prêt In Fine

Paradoxalement, le prêt In Fine présente quand même des désavantages. En premier lieu, il s’agit du risque lié à l’investissement lui-même. Si l’investissement immobilier ne génère pas des revenus locatifs à la hauteur des prévisions, ou si la valeur de la propriété décline, l’emprunteur peut se retrouver dans une situation où il ne peut pas rembourser le capital du prêt à son terme.

Ensuite, du fait de la nécessité de devoir rembourser tout le capital en une seule fois à la fin du prêt, cela peut engendrer un stress financier notable chez l’emprunteur. Surtout, si ce dernier ne dispose pas du montant nécessaire pour s’acquitter de cette obligation.

Un exemple concret de prêt In Fine

Afin d’illustrer de manière plus concrète le fonctionnement du prêt In Fine, prenons l’exemple suivant. Imaginons qu’un individu contracte un prêt In Fine d’un montant de 200 000 euros à un taux d’intérêt de 2% sur une durée de 15 ans. Cet emprunteur ne remboursera tout au long de la période de remboursement que les intérêts chaque année, ce qui représente environ 4 000 euros d’intérêts par an. Au terme de son prêt, c’est-à-dire au bout de 15 ans, cet individu devra s’acquitter d’un seul coup des 200 000 euros du capital initial.

A titre comparatif, un prêt amortissable de 200 000 euros à un taux d’intérêt de 2% sur 15 ans amènerait à des mensualités d’environ 1 300 euros (capital et intérêts inclus). Ainsi, au bout des 15 ans, l’emprunteur aurait remboursé un total de 234 000 euros, soit 34 000 euros de plus qu’avec un prêt In Fine.

En résumé

Bien qu’il présente certains avantages apparents par rapport à un prêt amortissable classique, le prêt In Fine comporte également un certain nombre de risques. Par conséquent, ce type de prêt n’est pas adapté à tous les profils d’emprunteur. Il peut s’avérer très utile pour les investisseurs immobiliers et les contribuables à taux d’imposition élevé qui cherchent à optimiser leur fiscalité. Cependant, il exige une gestion rigoureuse pour éviter les mauvaises surprises liées au remboursement du capital.